Agilité : l’age de raison
Publié le
Publié le
Le texte explore l’évolution des méthodes de management et de transformation en entreprise, avec un accent sur les approches dites « agiles » et leurs dérives. Il questionne l’opposition entre les modes « produit » et « projet » et plaide pour une conciliation pragmatique des méthodes, en s’appuyant sur deux exemples contrastés.
Les méthodes agiles, largement adoptées ces dernières années, s’appuient sur des pratiques éprouvées. Toutefois, elles ont souvent été dévoyées en étant présentées comme une solution universelle. Certaines entreprises, séduites par l’agilité, ont supprimé les cadres méthodologiques traditionnels sans discernement, conduisant à des résultats mitigés : des délais parfois tenus, mais au prix de la fatigue des équipes, de la baisse de qualité technique et d’un manque de repères pour les collaborateurs.
En 2019, une grande entreprise décide d’adopter le « mode produit », abandonnant les cadres méthodologiques classiques. Les rôles traditionnels et la documentation disparaissent au profit de l’intelligence collective et d’une approche flexible. Quatre ans plus tard, les réussites sont éclipsées par des défauts structurels : équipes épuisées, produits de qualité inégale, ressentiment des anciens cadres, et un pilotage chaotique reposant sur des individus compensant l’absence de structure.
En revanche, en 2014, une grande administration adopte une démarche collaborative. Les équipes élaborent ensemble des principes directeurs et des règles adaptées à leurs projets. Ce cadre souple, basé sur des objectifs clairs et une planification raisonnée, réduit les tensions entre métiers et DSI et améliore significativement la maîtrise des projets, avec des résultats mesurables en seulement deux ans.
Le texte met en perspective l’histoire des méthodes de pilotage. Depuis les années 80, des approches structurées comme Merise ont introduit des concepts-clés, tels que le découpage en itérations et le pilotage par la valeur. Plus récemment, des méthodes comme SCRUM, SAFe ou DAD ont enrichi ces bases en intégrant des équipes multidisciplinaires et des cycles plus courts. PRINCE2, dès 1996, insiste sur l’adaptation au contexte et la mesure des résultats.
L’auteur souligne que chaque méthode a ses spécificités et qu’aucune n’est universelle. Les transformations réussies nécessitent une approche équilibrée, tenant compte du contexte, des objectifs et des compétences. Plutôt que d’opposer projets et produits, planification et agilité, il s’agit de construire un socle méthodologique commun, adapté aux besoins de chaque organisation. Cette flexibilité permet de conjuguer innovation et rigueur.
Le texte conclut en prônant une approche basée sur la réalité des entreprises, où les méthodes servent les objectifs stratégiques et non l’inverse. Il propose une démarche itérative : partir de principes éprouvés, les adapter au terrain, déployer, mesurer, ajuster, et apprendre en continu. Ce pragmatisme, fondé sur l’humilité et l’expertise, offre une base solide pour concilier transformation et performance durable.
Lire l‘articleA l'échelle d'un produit, d'une équipe ou d'une entreprise.
Retrouvez toutes les thématiques de nos formations dans notre catalogue.
Consulter notre catalogue