Cet article fait le lien entre l’agilité et l’industrie automobile, en l’occurrence au sein de l’entreprise Tesla. Si tout n’est pas optimal chez Tesla, loin de là, il reste intéressant d’étudier leur culture d’entreprise. Soit pour en tirer du positif, soit pour en éviter les écueils.
L’approche disruptive de Tesla, dirigée par Elon Musk, repose sur des méthodes non conventionnelles inspirées du modèle agile du développement informatique. Tout comme les méthodes agiles ont bouleversé le développement logiciel, Tesla rompt avec les pratiques établies de l’industrie automobile. En effet, alors que les cycles de développement traditionnels sont longs et rigides, Tesla adopte une démarche itérative, développant rapidement des améliorations en fonction des retours clients. En dix ans, la marque a ainsi lancé plusieurs modèles (Model S, Model X et Model 3), démocratisant peu à peu la voiture électrique.
Tesla intègre des mises à jour logicielles directes pour ses véhicules, une approche qui positionne chaque Tesla comme une plateforme logicielle en constante évolution. Cette idée est poussée au point que les véhicules pourraient un jour fonctionner en mode autonome ou être utilisés en mode « Uber » par les utilisateurs pour générer des revenus. Cette philosophie s’inspire du modèle lean de Toyota des années 80, basées sur l’amélioration continue et la flexibilité.
Face aux défis de production, Elon Musk a pris des mesures drastiques, reconnaissant que l’automatisation excessive limitait l’agilité de Tesla. Il a recentré les opérations, misant sur des interactions humaines, ce qui a permis d’augmenter la production à 6 000 voitures par semaine en 2018. Musk a également encouragé tous les employés à participer aux livraisons de véhicules, renforçant leur implication et leur sentiment d’appartenance. Cette initiative, bien que non conventionnelle, améliore la satisfaction des clients et la motivation des salariés.
Tesla envisage également des usines programmables, capables de s’adapter aux changements technologiques. La Gigafactory, conçue pour une gamme de produits autour d’une plateforme commune, incarne cette vision. Malgré les difficultés techniques et de production, les innovations de Tesla le placent en tête des sondages de satisfaction.
Selon l’ancien consultant Michaël Valentin, Tesla pourrait inaugurer un nouveau modèle industriel, le « Teslisme », succédant au fordisme et au toyotisme. Avec une capacité d’adaptation unique et une vision centrée sur l’évolution numérique et électrique, Tesla transforme l’industrie automobile, devenant un cas d’école en matière d’innovation et d’agilité. Ce modèle, basé sur l’adaptabilité et l’anticipation, pourrait bien inspirer d’autres industries à l’avenir.
En conclusion, il est intéressant de « revoir » l’agilité au sein de l’industrie automobile, ici Tesla, 40 ans après le mouvement Lean dont Toyota a été un précurseur.