Ce documentaire d’ARTE est une mine d’or pour comprendre les enjeux et les impacts de la protection de nos données et d’en saisir, par les exemples présentés, les risques que nous encourons tous, sans s’en rendre compte et la nécessité de disparaître sous les radars des algorithmes.

Je partage totalement un des constats du reportage : “le plus difficile est sûrement de se débarrasser de google”. Particulièrement pour ceux qui ont un téléphone Android, et dans leur cas il faudra changer le système d’exploitation du téléphone et le remplacer par un système open source comme LineageOS ou GrapheneOS, et c’est une opération qui peut s’avérer difficile, mais reste faisable comme le montre ce tutoriel pour installer un autre système sur un Android.

Pour les applications par contre, c’est beaucoup plus simple. Il existe de nombreuses alternatives pour éviter d’utiliser toutes les applications de Google et ne pas leur dévoiler toute votre vie privée.

Par exemple, au lieu de dépendre de Google pour nos emails, gérer nos documents, nous guider sur une carte ou faire nos recherches sur internet, nous pouvons en utiliser plein d’autres qui respectent notre vie privée :

  • Pour naviguer sur internet il y a Brave ou TOR au lieu de Chrome,
  • DuckDuckGo, Quant ou Ecosia (le moteur de recherche qui plante des arbres) qui vous permettent de faire des recherches en respectant vos données,
  • Pour les cartes, Google maps peut être remplacé par OpenStreetMap ou QuantMaps, ce qui vous évitera de partager tous vos déplacements avec Google,
  • Vous pouvez prendre un compte chez Ionos ou Proton mail pour gérer vos emails.

Les solutions existent, il ne nous reste plus qu’à les utiliser.

L’éducation pour passer sous les radars

La protection de la vie privée nous concerne tous désormais. En première ligne, les adolescents grands consommateurs des réseaux sociaux Instagram, Snapchat et TikTok.

Dans ce documentaire vous découvrirez la démarche des enseignants du lycée français Louis Massignon à Casablanca qui ont décidé de montrer à leurs élèves la face cachée de leurs applications préférées. Ils utilisent les travaux de Jenny AFIA, juriste anglaise experte en protection de la donnée personnelle, qui a reformulé les conditions d’utilisation dans un langage accessible aux jeunes à partir de 9 ans.

Nous découvrons sans surprise qu’il est écrit que tous les contenus seront utilisés par ces plateformes comme elles le veulent. Un des élèves de la classe trouve cela choquant et à cette très belle formule :

C’est comme si on fournissait le bois et que l’on faisait le feu mais que l’on n’avait pas la chaleur.

Les enseignants de ce lycée apprennent aux élèves à mieux protéger leurs comptes Instagram, notamment en leur demandant de vérifier les comptes de leurs camarades.
Personnellement je salue cette initiative que j’aimerai voir se généraliser dans nos écoles.

L’exploitation de ces données et le cyberharcèlement sont de vrais risques, pas seulement pour les jeunes, mais pour tout le monde.

Il existe de nombreuses alternatives aux outils des GAFAM. Une partie de ces applications forme ce que l’on appelle le Fediverse. Le Fediverse est un maillage de serveurs informatiques formant un grand réseau social multi-applications (partage de texte, ou de photos, chaîne de vidéos, micro-blog, etc).

La fédération

Le Fediverse est un protocole qui permet à différentes plateformes de communiquer entre elles, par exemple Mobilizon permet d’organiser des évènements, Mastodon, Funkwhale ou Pixelfed sont aussi des plateformes compatibles avec Fediverse. Comme elles utilisent toutes le même protocole, elles peuvent communiquer entre elles. Le bénéfice est, par exemple, que les évènements que vous organisiez sur Mobilizon pourraient être visibles sur ma page Mastodon.

À Berlin beaucoup de monde commence à utiliser d’autres réseaux, et les alternatives basées sur le protocole Fediverse, comme :

  • Mastodon, qui est une alternative à X,
  • Pixelfed est une plateforme décentralisée de partage de photos, elle est donc une alternative à Instagram,
  • Peertube pour remplacer Youtube,
  • Mobilizon est une plateforme d’organisation d’évènements,
  • Funkwhale qui est une plateforme de streaming audio,
  • Hubzilla qui est un réseau social décentralisé,
  • MisskeyHub qui permet de faire du micro blogging.

Il y en a plein d’autres encore sur le site officiel de Fediverse. Vous pouvez aussi chercher sur l’annuaire des logiciels libres celui qui vous conviendrait le mieux.

Le logiciel libre

En simplifiant, L’Open Source revient à dire que le code nous appartient. Tout le code source des systèmes Open Source est disponible et tout le monde peut le prendre, l’utiliser, le modifier, le partager avec d’autres personnes, on ne peut pas faire plus transparent !

Je terminerai en citant Richard Stallman qui intervient dans ce documentaire, il est le fondateur de la Free Software Foundation et il explique en Français le logiciel libre avec ces trois mots :

Liberté, Égalité, Fraternité

Pour lui c’est exactement l’idée du logiciel libre :

  • Liberté signifie que chaque utilisateur est libre d’utiliser le programme,
  • Égalité parce que chaque utilisateur a les mêmes droits,
  • Fraternité parce que les utilisateurs sont encouragés à coopérer entre eux.

Une des pratiques malveillantes les plus répandues, c’est l’espionnage de l’utilisateur. Il faut partir du principe que tout programme non libre recueille et envoie des données sur vous et votre activité en ligne à des entreprises ou à des états.

Ce qui me semble important aujourd’hui c’est la prise de conscience qui sera le moteur du changement de comportement qui permettra à tous de mieux se protéger et de disparaître sous les radars des algorithmes.

Bon visionnage !

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